Nolan n'aurait pas du mourir. Il n'avait pas de raison, il n'a jamais été très mauvais dans sa vie ; pas plus qu'il n'ait été particulièrement bon. Ni l'enfer, ni le paradis ne lui sont réservés. Il n'est pas quelqu'un de très agréable à vivre. En fait c'est un emmerdeur. Il a souvent un sourire mauvais peint sur le visage ; on ne sait jamais si il plaisante méchamment en se moquant de vous ou si il cache juste ses sentiments derrière un sourire. Non, ce n'est vraiment pas une personne attachante, et peu de monde a du le pleurer lors de son décès. Il est assez égoïste, ayant été élevé sans qu'il n'ait à se soucier des autres. Ce n'est pas pour rien que son concept est l'indifférence : il ne se soucie jamais d'autrui. A part les gens qui méritent un tant soit peu son attention, il ne va pas s'arrêter dans la rue pour aider un vieil homme, ne cédera pas sa place à une femme enceinte dans le bus. Tout simplement parce qu'ils ne le méritent pas. Tout simplement parce qu'ils ne lui arrivent pas à la cheville. Pas besoin de dire qu'il a une grande estime de lui-même./wait Ludwig sors de ce forum/.

On dit souvent que malgré tous leurs défauts, les gens ont des qualités en dessous ; Nolan vous fera vous poser la question sur la véracité de cette idée toute construite. A première vue, non, il n'a pas de qualité ; ou du moins vous n'avez pas envie de les connaître. Bien sûr qu'il en a, comme tout le monde, mais tellement infimes, et inutiles. Il est entêté et impulsif, ce qui peut être une qualité comme un gros défaut. Certes, si son meilleur ami – il en a un ? – est sur le point de mourir – encore ? – il foncera comme un bœuf, ce qui peut être loué, mais il fera tellement de conneries pour arriver à ce but que vous ne lui en voudrez que plus.
Oh, oui, il a des qualités... des petites. C'est un connard avec des inconnus mais il peut se montrer moins chiant avec ceux qui parviennent à se frayer un chemin jusqu'à son cœur. Bonne chance.

Bref, vous pourrez peut être essayer de vous en faire une vague connaissance, avec de la chance un simili d'ami, si toutefois Nolan ne vous envoie pas vous faire voir trop vite.

Si il existe un Dieu, il a particulièrement gâté Nolan. Il eut déjà la chance de naître dans un milieu particulièrement aisé. Personne n'ignore les Lionshire, maintenant bien célèbres dans le milieu musical. Nolan aurait très bien pu grandir et vivre dans la lumière, il laissa cette chance à sa sœur aînée et préféra passer assez inaperçu. Il préfère l'ombre. La gloire de tirer les ficelles et de se jouer des gens. Il se montra un enfant exemplaire, mais passé l'adolescence commença une longue descente aux enfers. Il traîna dans les pubs jusqu'à pas d'heure, enchaîna conquête sur conquête chaque nuit, but, vola. Ce n'en était pas malsain pour autant, il passait juste à une autre phase de sa vie, vraiment pas la plus glorieuse. Disons qu'il en avait juste assez de faire ce que l'on attendait de lui.

Il se reprit légèrement en main en approchant des vingt-cinq ans, mais alors qu'il était sur le point de se remettre sur le droit chemin, la Faucheuse tomba sur lui bien trop vite.

Nolan a toujours adoré sa petite sœur. L’aînée aussi, bien entendu, mais elle était un peu différente d'eux, bien plus proche de sa mère, tandis que Nolan s'était toujours considéré comme ressemblant plus à son père. Quant à la petite Merida, il savait que leur mère lui avait toujours accordé moins d'importance, tandis que son père n'hésitait pas à la gâter de trop. Il s'est toujours senti responsable de sa sœur. Déjà parce qu'elle est imprudente de nature, et qu'il avait arrêté de compter le nombres de fois ou il l'avait empêchée de faire un truc suicidaire, mais aussi parce que tout simplement, elle était mignonne. Il l'avait toujours protégée, bien que ce soit rarement nécessaire ; déjà à la maternelle il n'avait même pas besoin de cogner ceux qui voulaient lui piquer son goûter, elle s'en sortait très bien toute seule.

Il l'accompagna jusqu'au bout.

Lorsqu'il aperçut la lueur dans les yeux de sa sœur, Nolan sut qu'il ne pourrait pas la dissuader de faire cette course, aussi dangereux elle pourrait être. Il monta toute fois dans la voiture avec elle, sachant très bien que ce type finirait pas s'encastrer dans un platane, Merida n'ayant jamais perdu aucune course.

« Tu vas trop vite. »
« Mais non. »

Oh, si, elle va trop vite, bien trop vite. Elle l'a dépassé, son concurrent, mais à quel prix ? Celui de deux vies, prises dans le fleur de l'âge. Volées sans le moindre état d'âme. Brisées.
Nolan ne mourut pas sur le coup. Il eut encore une minute de répit à regarder le visage couvert de sang de sa petite sœur. Veiller sur elle encore un peu. Une dernière fois.