Alors... J'ai toujours su comment apprécier le moment présent. Il faut apprendre a ne pas se soucier du présent ni du futur. Vivre. C'est tout ce qui compte. J'adore courir, j'essaie toujours de me surpasser. Essayer de faire toujours mieux fait partit de mes objectifs.
Nager. Je pourrais passer ma vie dans l'eau. C'est peut être grâce a ma condition de 'fille des îles' ? Bref depuis toujours... nager est ma passion. Bon après je passe les choses moins importantes comme écouter de la musique, chanter juste parce que c'est marrant; cuisiner.
Et puis pleins d'autres trucs.
   Que dire d'autres. Ah bah si. J'ai gagné le prix de meilleure lectrice l'an dernier. Je suis une dévoreuse de livres. Alors si on doit faire mon idéal de il y a deux ans je dirais : écouter de la musique en trempant mes pieds dans l'eau tout en lisant un super livre. Et maintenant j'y ajouterai Noah. Je pourrais même enlever toutes les autres choses qui font que je suis heureuse dans ma vie, si lui reste. Mais il est partit trop vite. Bien trop vite.
    Je n'ai jamais compris le principe de mentir. Enfin des vrais mensonges. Parce que pour moi il y a une différence entre mentir et transformer la réalité pour des petits détails. J'ai toujours dis la vérité, parce que c'est ce qui est juste.
   J'ai toujours eu beaucoup d'amis. De la maternelle jusqu'au lycée, j'ai été entourée d'une grosse bande d'amis. Tous le monde me connaissais je ne sais ni comment ni pourquoi. Les gens sont toujours venus a moi. On m'a toujours considérée comme une personne de confiance. Enfin ma façon de formuler laisse entendre que c'est faux. Bien sur que si. Je suis une femme de parole. Je sais me taire si besoin, je sais écouter quand il le faut.  


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  Comme je l'ai déjà mentionné au dessus, et bien j'ai toujours eu tout ce que je voulais. Des amis autour de moi, une famille aimante. Niveau physique on va dire que je n'avais pas a me plaindre non plus. J'ai habité sur l'Île de la Réunion jusqu'à mes six ans avant de m'installer a Boston.  Bref j'avais une belle vie... mais elle fut parfaite a partir du quinze Mars dernier. Le jour où j'ai rencontré ce mec. Il a changer toute ma vie. Et je l'ai aimé, dès le moment où nos regard se sont croisés. Il s'était mis a pleurer parce que j'avais attrapé le jus d'ananas avant lui.  Je n'ai vu sa maladie qu'après. Le petit tuyau qui l'aidait a respirer parce que ses poumons ne pouvaient plus le faire seul. La bombonne d'oxygène qu'il trainait derrière lui. Je lui ait donné la bouteille. Parce que moi je n'en avais pas vraiment besoin. Je le croisais chaque mercredi. Nous discutions tranquillement. Et de bons amis nous sommes vite passé a couple. Noah. Noah Lawford. Il m'a appris a profiter de la vie. Parce qu'elle n'ait jamais assez longue. Un jour il m'a demander :" Je t'aime et il ne me reste plus que 525 948 minute a vivre. Un ans. Tu  donnerais un ans de ta vie pour sortir avec un cancéreux ? " et oui je reprend mots pour mots parce que jamais je ne l'oublierai. On voyais dans ses yeux qu'il avait répété cette phrase jusqu'à qu'elle sorte en une respiration. Moi; j'ai tout simplement souris. J'attendais depuis tellement longtemps. Je savais que ce n'étais pas bien. Parce que c'était lui le mourant. Et moi j'ai attendu. Et puis en plein milieu de ce magasin qui était notre lieu quotidien de rendez vous, j'ai posé mes mains sur ses joues et je l'ai embrassé. Parce que c'est la réponse la plus claire que j'aurais pu lui apporter. Quand je me suis écartée j'ai murmuré a son oreille : " J'aurais tellement voulu passer plus que 525 948 minutes avec toi. Mais je me contenterai de ce peux de temps a passer avec toi." J'aurais tellement voulu... trouver un moyen pour lui donner plus de temps. Pour nous permettre de... partager un plus log moment de notre vie ensemble. J'ai essayé de lui faire découvrir le plus de chose possible. Chaque jours je voyais son état empirer. Mais nous étions heureux ensemble. Nous étions heureux. Des fois il rester au bord de la piscine pour me regarder faire des longueurs. Des fois; juste de temps en temps il venait dans l'eau avec moi et nous restions juste l'un dans les bras de l'autres pendant de longs moments. J'aimais... juste être a côté de lui et sentir sa respiration, même irrégulière. Mais au moins elle était présente.
  C'est avec lui que j'ai perdu ma virginité. Dans sa chambre. Le premier Décembre. Il venait de me rappeler le nombre de minutes qui lui restait. Chaque mois il me répétait, il décomptait chaque minutes. Et j'attendais avec lui. Un jours... je ne l'ai pas laisser dire. Quand il a commencer, je me suis tournée vers lui et je l'ai embrassé. Assez pour nous en faire perdre notre respiration. C'étais très dangereux pour lui mais... les minutes défilent alors autant en profiter. Nous avons fait l'amour mais je dois avouer que... bah c'était vraiment nul. Disons que c'était notre première fois a tout les deux et que... comme son corps était vraiment très faible; bouger c'était pas trop son truc. Alors oui quand il m'a demander comment il avait été bah j'ai dis la vérité. Parce que c'est ce que je fais toujours. Il a eu l'air vexé. Alors j'ai ris et l'ai embrassé encore une fois. Je lui ais chuchoté que c'était pas grave parce que le plus important c'était notre amour psychologique et pas le physique. C'était une expérience a tenter.
   Je l'ai vu partir. Je l'ai vu mourir. Et il n'y avait rien a faire pour l'en empêcher. Je ne voulais pas pleurer devant lui... je lui disais que tout se passerai bien. Que lui non plus ne devait pas avoir peur. Et ce fut encore pire le jour où un test de grossesse s'est avéré positif. J'ai pas osé lui dire... Il avait déjà pleins de problèmes. Mais je voulais pas faire disparaitre l'enfant non plus. Alors je l'ai gardé... Et je n'ai rien dis. Je continuais a faire semblant que tout allait bien. Il m'arrivais de prendre sa main et de la poser sur mon ventre, de l'imaginer père et... ensemble pour encore longtemps. Mon ventre restait plat... Et seule la mère de Noah a vu le changement. J'ai pleuré dans ses bras, nous avons longuement discuté. C'était une femme géniale. Vraiment. Et nous avons gardé ce secret jusqu'à la fin.
   Quand Noah est mort,je suis restée là,à pleurer au dessus de son torse. Une année. Une année passe tellement vite. Et on ne peux pas arrêter le temps. Noah est partit et je suis restée seule.
   J'ai passé encore plus de temps a courir. Parce que ça me permettait d'oublier. Un peu. D'oublier cette solitude. Et j'ai commencé a compter les minutes sans lui en négatifs. -2; -85; -1200; -4500... Les nombres sont infinis. Comme ma peine; mon bonheur qui marche en reculant.
Mon ventre gonflait un peu. Je le cachais sous de grands vêtements parce que... C'était le mien et je voulais pas qu'on me juge. C'était mon petit Noah. La seule chose qui m'attachais encore a lui. Je continuais a voir sa famille... Mais la solitude me faisais moins de mal. Voir la chambre de Noah vide me donnais des envies suicidaire.
Un soir je me suis approchée de la mer. Il y avait beaucoup de vent et les vagues étaient énormes. Mais ce jour là personne n'aurait pu m'empêcher d'aller nager. Seul Noah aurait pu le faire mais il n'était plus là. J'ai plongé dans l'eau glaciale. J'ai bataillé contre la force de l'eau. Et une vague m'a engloutie. J'ai essayé de me débattre et pendant un instant quand mes poumons étaient pleins d'eau je me suis demandée si s'était ce qu'avait ressentit Noah pendant toutes ses années. La vague m'a projeté contre des rochers. Ceux sur lesquels nous avions marchés mains dans la mains quelques mois plus tard. L'impact de la roche fut trop fort.

                                                       "Je t'aime Noah"


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