Chemical Reaction
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Chemical Reaction

Si vous croyez qu'il y a rien après la mort, vous avez tort.
 
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 Pez Karlsen

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Pez Karlsen
ABSURDITY
Pez Karlsen
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MessageSujet: Pez Karlsen    Pez Karlsen  Icon_minitimeMer 23 Avr - 18:44


Don't be sorry


Pez Karslen ▬ Pez ▬ Absurdité ▬ Bouffon, fou, mendiant, fait des spectacles de rue ▬ Peter Dinklage (merci Justinious)


I live   Caractère
"Pas la peine de chercher les ennuis, ils savent où tu habites."



Pez, c'est quelqu'un qu'on prend jamais au sérieux. C'est assez normal, d'ailleurs.

On le dit fou. Vous le voyez passer dans la rue, avec une démarche de canard, et puis il se retourne, vous fait un beau pied de nez et s'enfuit en faisant des roues et des pirouettes.
Lorsque vous lui parlez, il y aura de solutions, en général:
-dans un premier cas, il vous marchera sur les pieds ou imitera le bruit d'un prout en dansant comme une mouche
-dans un second cas, il vous sortira des absurdités plus grosses qu'un milliard de grenouilles (et ça fait gros)
Pourtant, dans le second cas, il tentera presque toujours de glisser quelques subtilités avec morale.
Mais vous l'aurez déjà tellement jugé que vous ne l'entendrez même pas.

Pez il fait pitié. On l'ignore. On lui donne une pièce les larmes aux yeux de le voir tant... Tant comme ça. Tant s'agiter peut-être. Tant rire à la gueule de ce sale monde sûrement. Tant se démarquer des autres évidemment.

Pez, plus il regarde le monde, plus il le trouve absurde. Il trouve absurde le fait que les gens s'emporte si facilement. Absurde que des guerres se déclenchent si aisément. Absurde que les plus infimes différences choquent tant.

Pez, il profite du fait que tout le monde le croit fou. Les gens ne craignent pas de parler devant lui, que pourrait-il bien aller répéter?
Il observe en faisant le bouffon qu'on méprise, il écoute, il enregistre. Ca peut toujours être utile, vous savez.

Dans sa vie d'avant, il y a très peu de monde qui savait qu'il n'était pas seulement un petit nain dédaigné qui inspirait la pitié. Cet "élite" constituait des personnes en qui il plaçait toute la confiance qu'il pouvait placer. Hum... Enfin... Selon le membre concerné, ça différait.

Parlons de la confiance de Pez. Il sait mesurer ce qu'il peut dire et ne pas dire avec vous. Et c'est rare qu'il soit surpris que quelqu'un le trahisse. Trahison. C'est étrange de parler de ça non? Quel intérêt, de trahir dans une ville paisible, ou d'apparence paisible? Les gens trouvent toujours des intérêts à tout, et des façons de faire souffrir. Ce n'est donc pas du tout étrange de parler de ça. Surtout avec la vie antérieure de Pez.

Bon, eh bien, il serait peut-être tant de clore cette description. Disons qu'il se fait tard et que... C'EST TOUT VOILA CHUT.





Before   Histoire
"Quand la vie vous tend un citron, il faut dire : «Mmm ... j'adore les citrons ! Vous avez quoi d'autre?»"


Vous savez... Pez est né à une époque où il ne fait pas bon d'être nain. Il aurait pu plus mal tomber encore, c'est vrai. Il aurait aussi pu tomber mieux. Mais il est tombé comme ça. Pouf. Comme toutes les formes vivantes.

Il est né dans un monde gris, un jour où le ciel était gris, où les pauvres mendiaient un peu de gris pour cesser de broyer du noir. J'exagère, bien sûr. Quoique. Disons que j'expose le camp que l'on ne veut pas voir. Le camp que la société masque, cache de son mieux. Une facette que l'on voit tous les jours mais dont on n'a pas vraiment conscience qu'elle existe, qu'elle vit sur la même terre que vous. Surtout quand on est riche.

Or la mère de Pez n'était pas riche. Je vous parle d'une époque qui se veut être lointaine, mais qui est plus proche de nous qu'elle ne l'a jamais été.
Je vous parle d'une époque où chaque malheur était interprété au nom de Dieu.
Lequel, pensez-vous, il y en a tellement? Est-ce le mien, ou un autre, un faux sans aucun doute?
Serait-ce encore une religion farfelue, un culte parmi tant d'autres dont je ne connais que le nom et la trace sanglante laissé derrière eux?

Bon, taisez-vous. Cessez de penser, laissez-moi expliquer. Laissez-moi vous parler de cette époque que vous voyez qui vous apparaît seulement de loin. Une période à peine différente de tant d'autre. Une période que l'on n'aime pas trop, mais qui n'horrifie pas non plus, si vous voyez ce que je veux dire. Si vous ne voyez pas, de toute façon, c'est la même chose. Allons-y. Un matin gris, je disais. Ou plutôt une matinée. Ca y est, les images me reviennent.


C'était matinée froide, grise, et le soleil levant avait du mal à se faire une place à travers cette masse de nuages qui s’agglutinaient au-dessus d'une terre gelée. Malgré tout, les paysans se préparaient à partir au boulot. Ils prenaient leur maigres possessions d'outils, et partaient encore ensommeillés, frissonnants au contact de l'air glacial, mais pas surpris, ça non, l'air à l'intérieur de leur misérable demeure les avaient déjà informés du froid extérieur.
Il y avait aujourd'hui des petits nouveaux, des jeunes tout juste sortis du ventre de leur mère, disaient certains. Bah, tant qu'ils travaillent, moi, j'y voie point inconvénient, grommelaient d'autres.

Ceux-là ne nous intéressent pas bien sûr. Je vous laisse reporter votre attention sur l'homme qui sort de la chaumière, là. Non, en effet, vous faites bien de le dire, il est absolument comme les autres. Un air bourru, renforcé par les durs années de sa vie, un regard affligé, ensommeillé. Peut-être diffère-t-il en effet de quelques autres, en fait. Car ce que vous ignorez, c'est que cet homme a une femme, et que cette femme, laissez-moi finir, parbleu, est en train d'accoucher. Beaucoup d'autres que lui seraient restés à son chevet, mais lui, lui, comme vous le voyez, non. Il préfère être sûr de pouvoir ramener une petite pitance pour les nourrir en rentrant que de se sentir inutile au chevet de sa femme.

Mais enfin, s'il était resté, je pense que, éventuellement, il n'aurait pas dû enterrer le cadavre de son épouse le lendemain. Et si il n'y avait pas eu de cadavre, alors il aurait toujours une chaumière bien entretenue, une épouse joyeuse et pleine d'énergie malgré sa mauvaise humeur permanente, et, c'est vrai, un petit nain sur le dos. Enfin non, pardon. De toute manière, ils l'auraient tué dans le plus grand secret, en voyant que sa croissance s'arrêtait.
Avoir un enfant envoyé du diable les maudissaient, et s'ils l'avait gardé, ils auraient été très mal vu, et tout le monde aurait su que le tout puissant les avaient abandonné. Ah, le Moyen Age et sa tolérance.

Bref, comme tant d'autres, le nourrisson à peine sorti du ventre de sa mère, encore plein du sang séché de cette dernière, fut délaissé à un coin d'une rue, dans le froid mordant du soir tombant.
Il n'avait strictement aucune chance de survie. Des enfants abandonnés par des parents n'ayant pas les moyens de les entretenir, des fillettes chouinant mise sur le perron de l'Eglise parce qu'elles n'étaient pas du sexe opposé, on en croisait beaucoup.

Pourtant... Vous devinez aisément la suite. Ce ne serait pas drôle s'il n'avait pas survécu. Pas drôle s'il n'avait pas souffert. C'est sûrement pour cette dernière raison qu'il survécu.



Ce qu'il se passa, ce qui bouleversa le cours des choses, ce fut la décision de la fille du seigneur qui gérait la ville. Elle approchait à l'époque de sa troisième année, et avait cette particularité qu'ont certains jeunes enfants (particularité qui s'accroche parfois jusqu'à la fin de votre vie). C'était une adorable petite capricieuse, qui au moindre refus, piquait une grosse crise de fureur. Elle se jetait à terre, se tapait la tête contre les murs, hurlait à se briser les cordes vocales, trépignait, cassait tout ce qui était à sa portée, mordait, griffait... Un véritable démon.
La valetaille était toujours sur le qui-vive, et lorsqu'on lui demandait quelque chose, c'était doucement, lentement, et souvent avec l'appât d'une contrepartie ensuite.

C'est ainsi que le même jour où Pez fut abandonné, le jour de sa naissance, alors que les hommes étaient déjà partis depuis des heures aux champs et les femmes aux corvées, la petite demoiselle se réveilla avec une idée en tête: avoir un bouffon pour elle seule.
L'actuel lui déplaisait fortement. Il l'a méprisait, et lorsqu'il la croisait dans un couloir, il faisait tout pour lui faire peur, mal, ou je ne sais quoi. Il avait même tenté -en vain- de l'empoisonner.
C'est pourquoi lorsque sa gouvernante se présenta elle déclara d'une point ferme et hautaine un nouveau bouffon. Son bouffon, qui grandirait avec elle. Elle voulait le plus jeune possible.
Quelques vases et assiettes cassées et tissus déchirés plus tard, on lui promit que le soir-même elle aurait son bouffon.
Les gardes y passèrent leur journée. Ils enlevèrent des enfants à leurs mères, des nouveaux-nés aux jeunes adolescents, ramassant aussi bien les bébés par terre que dans leur foyer.

Ils rentrèrent tard, avec toute leur sélection (dont Pez faisait partie) et les présenta un à un à la demoiselle. Elle les détailla de ses grands yeux, puis réfléchit une seconde avec de désigner du doigt le nourrisson maigrichon qui dormait profondément, confié aux bras d'une servante. Tous les autres furent remis dans la rue.



«Alpha? Tu crois que je dois lui donner un prénom?»

La gouvernante leva les yeux de sa broderie et tourna la tête vers la fillette, qui dévorait des yeux le nourrisson endormi.

«Qu'en pensez-vous mademoiselle Ada? Vous préférez lui donner un nom ou pas?
-J'aimerais bien le choisir.»

Alpha comprit aisément que la réponse était positive.

«D'accord. Réfléchis bien au nom que tu voudrais qu'il ait.»

Elle se remit à broder. La fillette entra dans une grande concentration. Son petit nez, son front et des grands yeux étaient plissés sous l'intense réflexion qui se déroulait dans sa tête. Elle se mit à balancer la tête d'arrière en avant, puis à observer attentivement la pièce.

«Je pense que Betterave lui irait bien.
-Betterave? Vous êtes vraiment certaine de votre choix?
-Je sais pas. J'aime bien la betterave.
-D'accord alors. Il s'appelle donc Betterave.»

L'enfant sourit, enchantée. Elle se remit à observer son futur bouffon à elle toute seule. Puis, subitement, elle cessa de sourire. Elle grimaça.

«Alpha?
-Oui ma chérie?
-Je peux changer son prénom?
-Ah bon? Betterave ne vous convient plus?
-Non. -Moue renfrognée-
-Vous préféreriez qu'il s'appelle comment, alors?»

Court silence. Le nourrisson, dans son berceau, se réveille en grognant. Il écarquille ses yeux en agitant ses poings serrés.

«Pez. Je pense que ce serait bien. Vraiment très bien.»




Pez grandit aux côtés d'Alpha. Ils ne ressentaient pas les trois ans qui les séparaient, et la relation bouffon/maîtresse ne fut pas vraiment ce qu'elle aurait du être. Ils étaient toujours ensembles. Ou presque.
Pour Ada, Pez était un véritable ami. C'était son confident, celui qui la soutenait, qui l'amusait, qui la guidait lorsqu'il faisait sombre de vivre. C'était celui sur qui elle pourrait toujours, toujours toujours compter, se disait-elle souvent. Une partie d'elle-même.
Pour Pez, Ada aussi représentait une amie, mais aussi celle qui le défendait, celle qui le couvrait, celle avec qui les lois et les règles n'avaient pas vraiment d'importance.
Leur différence au niveau social aurait du les distancer. Pourtant, ce fut le contraire.


En grandissant, Ada était de plus en plus convoitée. Belle, fille de seigneur, gentille, posée, mature, aimable, polie, un peu frivole... En public. En fait, c'était surtout son titre et ce qu'il représentait qui faisait tout. Le reste, beaucoup moins. Elle était convoitée, et on voyait davantage ce qu'on pourrait lui soutirer que ce qu'elle, en tant que personne, représentait. Les femmes au moyen-âge. Ce qui faisait du coup qu'elle n'avait que Pez qui soit un véritable ami sincère et réel.
Mais elle n'était pas qu'adoré. Non, elle faisait l'objet de nombreux complots, pour faire tomber le seigneur, pour la liquider, par vengeance ou je-ne-sais-quoi d'autre...

En grandissant, Pez, lui, se découvrit nain. Etre nain, lorsqu'on est bouffon, c'est moins dramatique, ou du moins, ça le paraît. C'est plus TOLÉRABLE.
Cependant, il y a toujours quelques fanatiques qui le traitait de démon venant des gouffres de l'enfer, et en général, lorsqu'il s'approchait des gens, on le traitait avec pitié, souvent avec dégoût.
Tolérable, mais pas pour autant souhaitable, le nain.
Pour survivre, parce qu'un nain n'a pas le droit d'être intelligent, parce que les gens se seraient méfiés de lui et l'aurait tué, parce que la vie est injuste, parce qu'il était bouffon et parce que c'était le meilleure chose à faire, il dut faire comme si il était complètement dérangé. Comme si un méchant grain (sûrement propre aux nains d'ailleurs, qui sait quelles maladies ils portent,...) trottait dans sa tête et bouleversait tout son système.
Il devait inventer les absurdités les plus loufoques, les propos les plus invraisemblables. Et les gens du haut riaient, ils pouffaient devant sa prétendue folie, et lorsqu'ils lui parlaient, c'était comme à un enfant. Pez, se servant de son "grain", leur faisait les pires impolitesses en retour, les ridiculisant malgré eux au possible. Il commença à s'attirer l'animosité de la plupart d’entre eux. On le regardait d'un air mauvais lorsqu'il entrait dans une pièce, en s'imaginant le faire sortir, le tuer, l'écarteler. Il avait l'autorisation d'aller partout.
On s'habitua toutefois à sa présence, sans pour autant que le goût amer du dédain et du mépris ne demeure sur le bout de la langue. Seule Ada avait connaissance de la "normalité" de son ami. Et c'était déjà bien ainsi.

Pour ces raisons principalement, le lien initialement ferme qui unissait Ada et Pez se raffermit.



Extrait inutile de rien:
«Eh Ada! La salle du trône, elle manque pas de piquant pas vrai? On nage en pleine bataille quand y'a d'l'eau, c'est d'la folie.
-Tiens, bonjour Pez»

Le nain repartit aussi vite qu'il était arrivé en faisant trois roues d'affilé. Il avait donné son rendez-vous. Salle du trône. Elle y serait.



>>Là ça redevient important
«C'est hors de question Pez. Je ne veux pas que tu partes. Tu ne partiras pas, point.
-Ada.»

Le nain soutint froidement le regard de son amie.

«Ce n'est pas toi de le décider.
-Mais...
-Je n'ai plus ma place ici. Ton époux me déteste. Et tu le sais.»

Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Elle avoisinait à présent les dix-huit ans.

«Mais où iras-tu? Tu n'as nul part où aller.
- Je l'ignore. Ailleurs. J'essaierais de plaire à un autre seigneur. Si je réussis à passer pour un demeuré...
- Ici, tu es sous ma protection. Ailleurs, tu ne l'es pas. Dans les villages, tu seras le nain, le maudit, le démon. Les paysans te tuerons.
-Il n'en fait aucun doute, en effet. Mais c'est pour notre sécurité à tous les deux. Ton mari sait pertinemment que tu le hais, et en tant que femme, tu n'as aucun droit. Aucun poids. Ta protection ne vaut plus rien. Il peut me tuer quand il le veut. Et tu peux aussi être en danger si jamais il nous voit ensemble, bavardant comme les meilleurs amis du monde.
- Pez s'il te plait... Je.... Je t'aime. Reste ici.
- Tu m'aimes Ada? Est-ce bien vrai?»

Elle acquiesce.

«Dans ce cas, garde-le pour toi. Si ton époux l'apprend, tu es aussi fichue que moi.»

Duel de regard. Ada vacille. Pez remporte.

«Pez...
- Tais-toi Ada. A présent, tu ne me connais plus. Tu ne peux plus rien pour moi. Adieu.
- Si... Si tu refuses de rester, je t'enfermerais.
- Pardon? Ada, avises-toi seulement d'y songer, et notre amitié n'est plus qu'un lointain souvenir. Je pars. POINT FINAL.

Ce jour-là, il partit en claquant la porte, avec la promesse de revenir (s'il était toujours vivant) quand tout se calmerait un peu. Et quand Ada serait veuve, si possible. Ce qu'il ne lui souhaitais pas forcément, car il est bien d'avoir un mari quand tous ses courtisans et ses barons complotent contre vous pour vous faire disparaître.



La suite sera résumée. Du moins, la suite hors du château fort où Pez avait vécu jusque là. Voyons... Il partit donc et marcha pendant un bon bout de temps. Environ six mois. Il s'arrêtait dans les villages la nuit, de peur d'être agressé et mal vu et le jour, il flânait et puis bon en fait j'avais fait vraiment un trop beau texte, enfin un beau paragraphe parmi les vingt qui auraient dû suivre, mais bon je l'ai recommencé QUATRE FUCKING DE FOIS, en refaisant à chaque fois plus ou moins la même longueur, et à chaque fois que j'ai voulu posté, bah ça s'est effacé. DONC TROIS FOIS FUCK JE RE-SU-ME. En plus ça arrange tout le monde à part moi.


Donc durant le jour, en général, il ne traînait dans des villages, ou alors dans des bars. Non, très souvent, il flânait dans des forêts, attendant que le temps passe.
Franchement, qu'allait-il advenir de lui? Cette vie n'avait pas de goût. Aucune valeur. Rien qui en valait vraiment la peine. Parfois, il se disait même qu'Ada aussi n'était rien. Honnêtement quoi; elle avait voulu l'enfermer dès qu'il avait voulu prendre du recul et tenter sa chance plus loin. Et puis, Ada était sa seule amie, mais elle, elle avait d'autres ami(e)s que lui, même si lui était le plus fidèle. Non, rien de tout cela n'avait de valeur.
Désormais, chaque jour il coulait un peu plus dans une mélasse noire, insipide. Ses pensées prenaient des tournures grotesques, des sens dangereux. Il n'avait aucun avenir. Pas en étant nain.

Voilà des jours qu'il avançait au ralenti dans une forêt lugubre. Il s'effondrait parfois, s'adossait à un arbre et ruminait des idées sombres.
Son dernier repas remontait à loin, mais il ne le ressentait pas. Il attendait. Quelque chose, n'importe quoi. Un miracle ou une défectuosité. Rien ne venait. Il se levait et repartait en titubant.

Et puis, une clairière. D'un coup, comme ça, qui s'ouvrit devant lui sans qu'il n'ait rien demandé. Au milieu de cette forêt. Une grande clairière, très lumineuse. A droite, un grand potager, rempli de légumes variés. Juste à côté, un grand verger rempli d'arbres fruitiers qui ployaient sous le poids de leurs fruits. Sur les parcelles non cultivées, de l'herbe remplie de fleurs et survolée par de multiples insectes. Un beau trafic. Il aperçut un lapin qui se faufilait jusqu'à son terrier. Et puis, au centre, un petit pâté de maisons.
Une voix d'enfant derrière lui:

«Tiens? T'es qui toi? »

Pez sursauta violemment et bondit sur ses pieds. Il se retrouva face à une vaste ciel azur. Un vaste ciel difforme. L'un des iris du petit garçon tentait désespérément de passer de l'autre côté de son orbite, tandis que l'autre, curieux, le dévisageait. Décontenancé, Pez ne put que bafouiller quelques borborygmes et scrutant l'iris azur rebelle de l'enfant, qui partait sur le côté.  
Ce dernier esquissa un petit sourire triste en voyant ce nain misérable qui louchait sur sa différence. Voyant qu'il ne répondait pas, il poursuivit.

«C'est Bill qui t'as dit de venir ici?
- Ha! Euh... Je... Bill?
- Bah oui, le gros monsieur qui se gratte toujours la barbe!
- Non pas vraiment mais...
- Oui je sais. T'es un nouveau! J'ai toujours rêvé d'annoncer un nouveau! D'habitude c'est toujours les grands qui les trouvent!
- Pardon?»

Le gamin prit une grande inspiration, puis poussa un long cri prolongé.

«NOOOUVEAAAAU!!»

Aussitôt, il y eut plusieurs mouvements dans la forêt. Des frémissements, des voix, des cris.

«Eh les mecs! Quittez votre planque, c'était qu'un nouveau!
-NOUVEAAAU!!
- C'est bon Johan! On a encore nos oreilles, merci!
- Ca va t'énerve pas putain. Elle est passée où la vieille?!
- Qu'est-ce que tu lui veux?! ELINA!!
- NOUV//BAM// AIE! NON MAIS CA VA PAS?!
- Tais-toi bon sang! ELIIINAAAA!
- C'est bon. Le vieux débris est parti la chercher.
- PARLE AUTREMENT TU VEUX?!»

Pez écouta ces bruits avec un ahurissement qui amusa l'enfant.

«Ils sont bruyants hein? Et encore, tu les as pas tous vu.
- On est où exactement, là?
- Ben...
- AH! C'est toi le nouveau? Tu nous as flanqué une sacré trouille! On a cru qu'ils m'avaient retrouvé, ou qu'ils étaient au courant pour notre hameau! Tu aurais pu annoncer ta présence quand même! T'as pas écouté Bill ou quoi?»

Une jeune femme d'une trentaine d'années, aux longs cheveux noirs, très grande, venait vers eux. Sous l'oeil gauche, sur sa joue, une grosse cicatrice faite au fer chauffé à blanc soulignait son air furibond.

«On a encore perdu Elina. Je leur avait dit de la surveiller pourtant...»

Elle plongea la tête entre ses mains. Derrière eux, une voix ferme quoique un peu tremblante de vieillesse s'éleva.

«T'en fait pas Louann. Elle doit pas être loin. Salutations, petit nain. T'as flanqué une bonne pagaille, tu le sais?
- Je...
- Ca va mamie. Je lui ai déjà dit. Il a pas l'air d'avoir fait exprès. Même si ne pas avoir l'air n'écarte pas toute probabilité...
- Moi, c'est Maggy gamine. C'est toujours Maggy. Arrête avec tes sous-entendus, tu veux?
- Mmh.
- Bon. Donc, mon petit ami, vous vous installerez chez Louann.»

Louann grommela quelque chose comme "me demandez pas mon avis" ou "j'en étais sûre". Ce dont on est sûr, c'est qu'elle grommela quelque chose.

«D'accord, merci madame.
-Moi c'est Maggy. Ma-ggy. Donc Louann, tu es dispensée de l'atelier d'aujourd'hui. Fais-lui visiter les lieux, explique-lui, fais ce que tu peux. LES AUTRES, DU VENT BORDEL. Bien, petit nain, bienvenue chez nous.
-Merci Maggy.
-Ne m'appelle pas comme ça s'il te plait. Mamie, mémé, vieux débris, ce que tu veux, mais pas Maggy.»

Et elle s'éloigna, emportant avec elle le petit ciel difforme qu'il avait rencontré en premier.
Il allait dire quelque chose, quand il constata que Louann était déjà loin. Il s'élança donc à sa suite.

«Bon, la maison, d'abord. Ici, ton lit. Ici, mon lit. T'as une petite commode pour toi ton seul, regarde. Surtout, tu touches pas à mes affaires, et encore moins au plantes. Appelle la vieille Maggy, j'ai l'impression que ça la froisse quand c'est toi. Donc tu trouves pas de petits sobriquets, tu l'appelles Maggy. L'adolescente aux cheveux vraiment blonds, c'et Elina. C'est pas la peine de lui parler. Elle est sourde, muette, et les habitants de son village natal lui ont crevé les yeux. Y'a que Johan qui sait communiquer avec elle, en faisant des signes sur sa peau. Les repas, c'est chez la vieille. Tu vois la méga maison au bout? Bah tu vas là-bas quand t'as faim, mais je te conseille vivement d'être discret si c'est pas l'heu...
-Louann?
-Ne m'interromps pas s'il te plait. Qu'est-ce qu'il y a?
-On est où ici?
-Au hameau-de-la-clairière-qui-fait-un-trou-dans-la-forêt. C'est pour les réfugiés. Des endroits comme chez nous, t'en trouve pas ailleurs. Ici,on est tous différents, et tout le monde a eu une vie de merde avant, sauf ceux qui sont nés ici. Ma mère était une femme passionnée de plantes. Elle était convaincue que la médecine disponible n'était pas la bonne. Elle me présentait des plantes tous les jours. Elle nous guérissait avec, ses plats étaient les meilleurs du monde. Un jour, le village a brûlé. Nous, on était en hauteur, on a rien eu. Les villageois nous regardaient d'un mauvais oeil. Ils ont même voulu nous même porter une marque au fer rouge sur nos joues, pour que chacun nous reconnaissent comme indésirables au village. Et puis... J'étais partie chercher des fraises des bois un matin; je voulais faire une tarte pour son anniversaire. Quand je suis revenue, le bûcher était déjà était déjà éteint. Je me suis enfuie.
-Je suis désolé.
-Moi aussi. Viens, je vais te présenter aux autres.»

Il y avait Elliot, le petit ciel difforme. Ses parents, Elina et Johan.
Et puis Paloma, une gamine unijambiste, fille adoptive de Zein, musulman, et Jacob, juif. Elle était devenue schizophrène après avoir était séquestrée pendant plusieurs années dans une cave sombre, pleine de rats. Elle avait attrapé une maladie qui la tuait à peu feu. Deux jumeaux, encore nourrisson, fils d'une petite chinoise nommé et d'un africain qui pourrissait au fond d'un trou sans sépulture.
Maggy, animalik fondatrice du village, et Albert, son mari. Bill, leur fils.
Un homme de quarante ans trisomique, qui vouait une terreur sans pareille aux araignées.
Et tant de monde. Tant de monde dont Pez ne se souvient plus.

Pourtant, un jour, il les a tous connus. Il a sué avec eux tous les jours, il a protégé Louann lorsqu'un habitant de son ancien village qui l'avait retrouvée a tenté de la tuer. Il a enterré son cadavre à ses côtés.
Il a considéré Maggy comme sa mère, comme tous les réfugiés. Il a ri, il s'est enfin senti à sa place.

Et puis il y a eu l'épidémie. Du jour au lendemain. Une grande épidémie de lèpre, soudaine. Un mort. Deux, huit, vingt. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que trois personnes au village. Maggy, Albert, et lui. Il n'avait passé que sept mois dans ce hameau. Mais c'était sa famille. Une vraie famille, accueillante, reposante. Et quand la vieille fut aussi atteinte, que le vieux refusa de quitter l'endroit parce que c'était ici toute sa vie, alors Pez prit la décision la plus douloureuse de sa vie.
Il refusait de voir plus de souffrances. Alors qu'ils dormaient, Maggy se tordant dans son sommeil, il mit le feu au village.
Puis il se mit à courir pour échapper aux derniers hurlements d'agonie de sa mère et son père adoptifs. Il laissait derrière lui des larmes, du sang, et de la douleur.

A l'orée du bois, il rencontra pour la première fois de sa vie Bill.

«Tiens, salut! Tu viens du hameau?
-Il n'y a plus de hameau.»

Il poursuivit sa route sans se retourner pour voir Bill disparaître en courant et en gueulant dans la forêt.






«Pez... Où... Où est Pez? Pez... Je... ALPHA! JE... VEUX LE VOIR! JE NE VEUX PAS... MOURIR! Je...
-Pez est parti, mademoiselle, depuis plus de deux ans déjà. Mais nous sommes tous là pour vous.
-NON! NON ATTENDEZ! Je... Je...»

Ada se mourait. La maladie s'était déclaré il y a un mois, sans crier gare. Elle l'emportait à toute allure, de plus en plus vite entre chaque saignée, sans que l'on en trouve l'origine.

«Mesdames, Monsieur? Un nain frappe à la porte. Il veut entrer. Doit-on lui ouvrir, le jeter dehors ou aux douves, ou...
-PEZ, s'écria la malade, suant à grosse gouttes. FAITES LE ENTRER!!»



«C'est bon, le nain, tu peux y aller. Et même reprendre tes fonctions. Dame Ada vous demande à son chevet. L’honnêteté me pousse à vous dire qu'elle se meure.
-C'est bon, merci, vous pouvez disposer, je connais le chemin.»

Encore des morts. Il revenait pour Ada et elle partait à son arrivée. Elle mourut le lendemain, sa main dans la sienne.
Pez ne tarda pas à la suivre, trois mois plus tard.

Lors d'un banquet, on versa quelques gouttes d'un poison violent dans son verre. Il mourut sous le regard amusé des convives, et les gardes le jetèrent dehors sans lui creuser de trou.

Il ne saura jamais qui a organisé cet empoisonnement; ça vaut mieux pour lui.
S'il avait su qu'Ada, sa chère amie si innocente, avait ordonné qu'on le tue en même temps qu'elle mourrait...





Mon pseudo est Patate, j'ai sûrement 14 ans et je suis disponible quand je suis connectée. J'aime les chauves souris qui volent en plein jour et j'apprécie moins les abricots secs qui se déplacent. J'aimerai ajouter que le forum est super c:


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Dernière édition par Pez Karlsen le Ven 30 Mai - 18:28, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Pez Karlsen    Pez Karlsen  Icon_minitimeVen 30 Mai - 15:57

J'AI TER-MI-NÉ!! :DD
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MessageSujet: Re: Pez Karlsen    Pez Karlsen  Icon_minitimeVen 30 Mai - 16:50

L'histoire est trop horrible j'te valide pas.

Na.

Ok c'est bon j'te valide u.u mais c'est vraiment parce que j'suis gentille.
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Pez Karlsen
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Pez Karlsen
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MessageSujet: Re: Pez Karlsen    Pez Karlsen  Icon_minitimeVen 30 Mai - 18:24

MARKI LIISE!! *étoiles dans les yeux*
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MessageSujet: Re: Pez Karlsen    Pez Karlsen  Icon_minitime

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Pez Karlsen

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